Non le droit du travail n'est pas responsable de tout ce qui ne va pas dans la société

Non, le droit du travail n'est pas responsable de tout ce qui ne va pas dans notre société.
Un droit mal aimé et pourtant, pas si protecteur des salariés, de moins en moins.
Un droit récent, début du XIXème siècle, d'abord interdire le travail des enfants de 8 ans et un peu plus, interdire les amendes sur les salaires. Ensuite, il y a eu les congés payés, 2 semaines qui ont permis le développement de l'économie touristique et le repos individuel, et enfin le repos dominical, seule journée au cours de laquelle la famille toute entière peut se retrouver, mais qu'importe la famille Messieurs les décideurs, et quelques dames aussi ;-).
Les années 1990 voient arriver les 35 heures et tout son lot de contreparties, la modulation, le temps partiel, la négociation collective, nécessairement faussée dès le départ et déséquilibrée dans un monde aux rapports de forts ébranlés.
Les années 2000 renforcent encore un peu plus la place laissée à la négociation collective. Les accords d'entreprises fleurissent un peu partout, le droit du travail s'émiette et le salarié n'est plus l'égal de l'autre sur le territoire. L'égalité de tous devant la loi n'est plus garantie. L'inégalité, sous couvert d'adaptation locale et de sauvegarde de l'emploi, devient la règle.
A la question : que choisissez-vous, 39 heures payées 35 heures ou le chômage ? Quelle réponse peut-on donner, humainement ? S'armer dans la tête et s'adapter ou bien refuser et se laisser broyer dans la descente sociale de plus en plus savonneuse.
Aujourd'hui, comme hier et avant-hier, le droit du travail est comme un petit rempart contre les grands abus.
Le détruire ou le détricoter encore plus ne créera pas les emplois qui ne veulent pas se créer, de même cela ne favorisera pas plus les licenciements (plus d'un million prononcés chaque année)
Parce qu'à chaque loi adoptée, il y a les astuces pour contourner son esprit sans l'enfreindre.
La loi n'a pas empêché, par exemple, les 114 ou 245 CDD successifs dans certaines grandes entreprises, conclus dans le respect du texte mais à l'encontre de l'esprit de celui-ci. Des années d'abus et de procédure avant que le juge y mette un coup de frein mais qu'en est-il aujourd'hui?
La réalité du droit du travail peut s'entre-apercevoir dans la fameuse discrimination à l'embauche, impossible à prouver alors le juge a dû créer un droit au mensonge. Avez-vous des enfants? Êtes-vous enceinte ? Mentir et répondre non, pour pouvoir être embauchée, un droit jurisprudentiel face à l'impossibilité de sanctionner la discrimination faute de pouvoir la prouver. Un monde de duplicité de part et d'autre qui convient ainsi.
Aujourd'hui le droit du travail sert à nouveau de bouc émissaire pour quoi, pour qui, pour quels intérêts personnels ou partisans ?
Peu importe la loi, il restera toujours les grands principes, les libertés fondamentales et le juge gardien de celles-ci. La France est un pays de droit, la justice est bel et bien un contre pouvoir politique malgré elle.
Peu importe les réformes, il y aura toujours des êtres pour lever la tête, s'allier et faire exister des entreprises abandonnées par les politiques et les investisseurs institutionnels.



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